Rio de Janeiro: Un été brésilien (Agosto) par Rubem Fonseca

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Photo credit: Artyominc

Les dernières pages d’ « Un été brésilien » décrivent une journée calme à Rio. « Les mille sept cents touristes débarqués du navire Santa Maria  avaient visité les principales attractions touristiques de la ville et tous, sans réserve, étaient d’accord : Rio méritait son titre de « Cité Merveilleuse » ».

Pour quiconque a vu le soleil se coucher sur le Pain de Sucre depuis la colline surplombant Botafogo, s’est promené sur la plage d’Ipanema ou a affronté les foules au pied du Christ Rédempteur,  il est difficile de ne pas partager le même enthousiasme.

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Pourtant, le roman de Rubem Fonseca – qui a fait carrière dans la police carioca- ne montre pas le Brésil facile, relax et accueillant qui charme la plupart des visiteurs. Le récit est rythmé par les aigreurs dues à l’ulcère à l’estomac de l’inspecteur Mattos, chargé d’enquêter sur un meurtre lié à une affaire de corruption. Mattos, grand amateur d’opéra italien, est un des rares flics incorruptibles de Rio, qui est encore, à l’époque, la capitale brésilienne. Alice, son ancienne amie, qui sombre peut-être dans la folie et est en instance de divorce d’un des suspects du meurtre, vient se réinstaller dans son appartement, provoquant la jalousie de Salete, la fille du peuple qui a séduit l’inspecteur.

Ces péripéties se mêlent aux événements de la Rua Tonelero d’août 1954, une tentative d’assassinat sur Carlos Lacerda, l’opposant principal du président Getúlio Vargas. La tentative coûtera la vie au Major Vaz qui accompagnait Lacerda. Le lieutenant Gregório Fortunato, l’ « ange noir » de la garde personelle du président a-t-il monté l’attaque ? Est-il aussi lié au meurtre sur lequel enquête Mattos ? Celui-ci a établi que le meurtrier était noir et a laissé sur les lieux du crime un anneau, semblable à celui que porte généralement Fortunato.

L’incident de la Rua Tonelero sera monté en épingle par l’opposition à Vargas. Celui-ci, emporté par le scandale, mettra fin à ses jours aux premières heures du 24 août 1954.

On peut visiter aujourd’hui dans le Palais de Catete, l’ancien palais présidentiel de la République avant le déménagement à Brasilia, les appartement privés occupés par Vargas. Une vitrine expose le revolver et la veste de pyjama tâchée de sang, témoins du drame qui secoua le pays et la « Cité Merveilleuse ».

 

Veste de pyjama et revolver de Getulio Vargas. Palais de Catete.

Veste de pyjama et revolver de Getulio Vargas. Palais de Catete.

Ipanemacorrected

2 réflexions sur “Rio de Janeiro: Un été brésilien (Agosto) par Rubem Fonseca”

  1. Merci Damien! Impatiente de le découvrir, Rio est tellement passionnante!
    Pour appréhender le Brésil sous son angle historique, Stephan Zweig décrit magnifiquement bien le Brésil dans son livre « Brésil, Terre d’avenir » qu’il a écrit lorsqu’il y séjournait dans les années 40…

    • Merci Anne, et bien vu pour Zweig et le Brésil. J’associais Zweig à Vienne, mais j’ai maintenant envie de lire « Brésil, Terre d’Avenir ».