Istanbul: Le Musée de l’Innocence par Ohran Pamuk

Palais de Dolmabahce

Palais de Dolmabahce

C’est par hasard que je suis tombé sur le Musée de l’Innocence. Pas le livre. Le Musée. Après avoir visité le Palais de Dolmabahce, j’avais marché le long du Bosphore et décidé de monter, un peu en aveugle, les petites rues qui grimpent vers Beyoglu. Je me suis perdu, mais j’ai vu les panneaux indicateurs neufs qui dirigeaient, en turc et en anglais, vers ce « Museum of Innocence », une ancienne maison en bois fraîchement rénovée, qui n’était pas repris dans mon guide touristique un peu dépassé. Je suis arrivé cinq minutes avant la fermeture, trop tard pour entrer. J’ai continué mon chemin vers le haut du quartier, attiré par les tambours d’une fête de mariage qui débordait dans la rue.

Musée de l’Innocence

Musée de l’Innocence

Je ne faisais qu’une escale de 24 heures à Istanbul. Dans l’avion, un article de « Newsweek » interviewait Orhan Pamuk sur l’ouverture de son nouveau musée, homonyme du roman. De retour à la maison, j’achetais le livre.

Orhan Pamuk in the Museum of Innocence

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Kemal a 30 ans, il est le fils d’une famille bourgeoise et moderne, et doit épouser Sibel. Tous sont d’accord : ils formeront un couple parfait. Il va acheter un sac à main pour sa fiancée dans une boutique appelée « Şanzelize » en hommage à grande la artère parisienne. Il reconnaît la vendeuse. C’est Füsun, une cousine lointaine, d’une branche de la famille moins fortunée que la sienne. Elle a 18 ans et il tombe amoureux fou d’elle.

Cet amour va lui donner les heures les plus belles de sa vie, mais va aussi ruiner son mariage avec Sibel.  Il va le poursuivre malgré tout, même si le mariage de Füsun y met un obstacle insurmontable. Nostalgique des premiers moments de leur rencontre, désespéré d’avoir épousé Sibel plutôt que d’avoir laissé parler son cœur, Kemal va commencer à accumuler, de manière compulsive, tous les objets qui lui rappellent Füsun.

Quand enfin ils sont libres de s’aimer, ils partent en voyage à Paris. Mais elle meurt au volant de la voiture. Kemal trouvera sa consolation dans les objets témoins de leur amour et de cette époque. C’est cette collection, décrite dans son roman, qu’Ohran Pamuk a patiemment incarnée et installée dans son musée.

The-Innocence-foundationAprès avoir lu le livre, j’ai profité d’un nouveau voyage à Istanbul pour visiter le musée. Chaque vitrine correspond à un ou une série de chapitres, permettant de revivre le roman pas-à-pas. Quelques visiteurs en tournent les pages devant certains objets. Le musée est aussi un témoignage très original de la vie à Istanbul dans les années 70.  Une ville qui, d’une manière presque maladroite (la boutique Şanzelize), se voulait moderne et européenne, mais qui était encore ancrée dans la vie traditionnelle de ses quartiers.

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2 réflexions sur “Istanbul: Le Musée de l’Innocence par Ohran Pamuk”

  1. cher Damien, merci pour ce magnifique partage! En quelques lignes, tu me donnes envie de tout découvrir : l’histoire, la ville, le musée,… En lisant ton texte, je t’ai vu te balader, j’y pouvais même lire les expressions qui illuminaient ton visage! C’est vraiment remarquable! Bon vent et longue vie à ce nouveau projet!
    Je t’embrasse chaleureusement !
    Pris

    • Bonjour Priscilla,
      Merci beaucoup pour ton message et tes encouragements. Je suis heureux que le blog te plaise. J’espère que tout va bien pour toi. A bientôt, j’espère.
      Damien