Barcelone: L’ombre du vent par Carlos Ruiz Zafón

Barcelone était pour moi jusqu’il y a peu une ville « must see ». Je n’y avais jamais été mais tout le monde m’en chantait les mérites : la ville idéale pour un minitrip au départ de l’Europe, un endroit super cool pour étudier quelques mois. Mon fils et mes parents en étaient revenus conquis. L’occasion s’est présentée, je l’ai saisie et je viens d’y passer quelques jours. De même, il y a quelques années, tout le monde m’avait recommandé la lecture de « L’ombre du vent », le best-seller de Carlos Ruiz Zafón, mais j’avais oublié de le lire. Le roman se passe dans la Barcelone des années 50, avec des fréquents retours vers les années 30. Pas d’hésitation : je décide de lire le roman de l’auteur espagnol quelques semaines avant mon départ.

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J’ai bien aimé « L’ombre du vent » avec ses deux histoires imbriquées, avant et après la guerre civile espagnole. Celle de Julián Carax, écrivain oublié qui a fui Barcelone pour Paris au début des années 30 et dont on a perdu la trace mais dont un inconnu s’acharne à retrouver et ensuite brûler tous les livres. Celle de Daniel Sempere, un jeune garçon, fils d’un libraire du quartier gothique de la ville. Daniel va découvrir « L’ombre du Vent », le roman de Julián Carax. Subjugué par le livre, il va chercher à en savoir plus sur l’auteur. Cette quête va rythmer son passage vers l’adolescence et puis l’âge adulte, depuis son admiration pour l’aveugle Clara Barceló jusqu’à son amour pour Bea, d’abord fiancée à un officier franquiste. Elle va aussi le mener à découvrir le drame de l’amour maudit entre Julián et Pénélope Aldaya, la fille d’un richissime industriel et à percer le secret de l’homme qui brûle tous les livres de Carax.

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Santa Anna

Une promenade dans le quartier gothique de Barcelone permet de retrouver un peu l’ambiance du livre, par exemple en scrutant les vitrines des boutiques de livres anciens telles celle de Monsieur Sempere, le père de Daniel, que le roman place près de la petite mais sereine église Santa Anna. A quelques minutes à pied, se trouve aussi l’Eglise de Sant Felipe Neri dont la façade a gardé des traces d’un bombardement qui en 1938 fit 48 morts parmi des réfugiés qui se terraient dans les souterrains du couvent. De quoi nous rappeler la lutte entre Fermin Romero de Torres, un vagabond recueilli par la famille Sempere, et l’inspecteur de police Fumero. Les destins de ses deux hommes s’étaient croisés pendant la guerre civile dans la prison de la citadelle de Montjuic.

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Sant Felipe Neri

Mais mon vrai coup de cœur à Barcelone, ce fut un autre incontournable : Gaudí. Bien sûr, la Sagrada Familia, toujours inachevée. Bien sûr le parc Güell et son projet – inachevé encore- de villas intégrées dans un parc sur une colline qui surplombe la ville et la colline. Mais ce sont mes promenades matinales dans le quartier de l’Eixample qui m’ont le plus séduit. La lumière du matin éclairait les larges avenues de ce quartier construit au moment où Barcelone s’agrandit lors de son essor industriel. Les premières maisons de Gaudí et de ses contemporains se côtoient ou se font face : la Casa Calvet, la première du maître, les trois maisons de la Manzana de la Discordia avec les styles détonants de Puig I Cadafalch, Domènech I Montaner et Antoni Gaudí et plus loin sur le Passeig de Grácia, la Casa Milá plus connue sous le surnom de La Pedrera.

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Manzana de la Discordia

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Parc Güell

Enfin, après cette explosion de styles, retour dans le parc Güell, dans la maison qu’habitait Gaudí. Le musée permet de découvrir ce personnage dont la vie austère – son procès de béatification par l’église catholique est en cours – est un contraste saisissant avec l’exubérance et l’originalité radicale de son architecture. Gaudí qui révolutionne l’architecture mondiale mais qui meurt en 1926, renversé par un tramway alors qu’il allait, comme chaque jour, prier à la même église Sant Felipe Neri. Sans papiers sur lui, on le prendra pour un mendiant et on le conduira à l’hôpital des pauvres.

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Maison et Musée de Gaudi, parc Güell.

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2 réflexions sur “Barcelone: L’ombre du vent par Carlos Ruiz Zafón”

  1. Au sujet du bombardement par l’armée franquiste (l’aviation de Mussolini) de la place Sant Felip Neri:
    La bombe lancée le 30 janvier 1938 a provoqué la mort de 42 personnes, la majorité des enfants qui se trouvait dans l’immeuble à coté de l’église transformé pendant la guerre civile en orphelinat.