Caroline du Nord : Les Pages de notre amour (The Notebook) par Nicholas Sparks

Je fais ma promenade quotidienne, le plus souvent avec un livre audio qui joue dans mes écouteurs, dans le parc à côté de notre maison. Mon trajet habituel me fait marcher le long de potagers, de plusieurs terrains de sports (basketball, tennis, baseball, volley et football) et m’amène aussi à l’intérieur de deux petits bois où je croise souvent des cerfs de Virginie et parfois des renards. Depuis quelques semaines, cette promenade s’est agrémentée d’une nouvelle halte : une boîte à livres, dans laquelle chacun est libre de déposer ou prendre un ouvrage qui lui plaît. Je me suis pris au jeu.

Un des premiers livres que j’ai pris est « Les Pages de notre amour (The Notebook) » de l’écrivain américain Nicholas Sparks. Je l’ai choisi pour deux raisons. D’abord, il se passe en Caroline du Nord, l’état juste au Sud de la Virginie – où nous habitons – et où nous venions de passer quelques jours en famille. Et puis, la couverture me rappelait un film que je pensais avoir vu dans l’avion.

Les avis sont partagés sur le roman, comme sur le film (en français, le titre du film est « N’oublie jamais). Tous les deux ont connu un succès populaire considérable, mais certains critiques font la fine bouche : trop romantique, voire à l’eau de rose, scénario classique de la comédie sentimentale que l’écrivain a répété à l’envi dans ses autres romans qui ont tous comme décor la Caroline du Nord et font se rencontrer un homme et une femme de milieux différents.

Comme on le sait, la critique est aisée, mais l’art est difficile. J’ai lu le roman, qui est le premier que Nicholas Sparks a publié, et je n’ai pas boudé mon plaisir. J’ai aimé une histoire d’amour prenante, bien construite, qui fait se rencontrer, le temps d’un été juste avant la seconde guerre mondiale, Noah, apprenti menuisier à New Bern sur la côte de Caroline du Nord, et Allie, la fille d’une riche famille de Raleigh, la capitale de l’Etat. L’été se termine, Allie doit quitter sa villégiature sur la côte. Sa mère confisquera les lettres que Noah lui envoie.

Noah monte travailler sur un chantier dans le New Jersey puis s’engage dans l’armée en 1941. Allie, elle, entame des études à l’université avant de servir comme infirmière volontaire pendant la guerre. Dans un hôpital, elle fait la connaissance de Lon, un séduisant officier, descendant d’une des plus riches familles du Sud. Les fiançailles sont annoncées, la maman d’Allie est ravie.

Quelques semaines avant le mariage en 1946, une photo dans le journal montre Noah devant une vieille demeure, une ancienne plantation au bord de l’eau, qu’il vient de restaurer de fond en comble. Allie reconnaît Noah et la maison, alors délabrée, dans laquelle ils avaient scellé leur union. Elle annonce à ses parents et son fiancé qu’elle va acheter des antiquités sur la côte et prend sa voiture.

Bien sûr, la suite est assez prévisible. Mais c’est bien écrit et je me suis laissé prendre par les descriptions de la côte de la Caroline, ses vieilles maisons de bois blanches, servies par un ponton donnant sur la baie où Noah emmène son kayak tous les matins, alors que la brume et le jour se lèvent et que les oiseaux prennent leur envol.  

Enfin, et sans vouloir trop divulguer de l’intrigue, les chapitres où l’on découvre les deux héros vieillissants, l’un souffrant de problèmes cardiaques, et l’autre d’Alzheimer, donnent une profondeur inattendue et émouvante à cette belle histoire d’amour.

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